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Ibrahim Boubacar Keïta a démissionné

Plu-tard dans la nuit du mardi au mercredi 19 août, le président de la république a annoncé sa démission sur la chaîne nationale, ainsi que la dissolution de l’Assemblée nationale et le nouveau gouvernement restreint. Que pouvons-nous retenir de cette démission ?

Avec un visage crispé, pour la énième fois, Ibrahim Boubacar Keïta s’adresse enfin à la nation précisément à 00h GMT. En effet, l’attente fut longue pour les populations qui ont passé une journée particulière, marquée par des événements successifs. Tout le monde attendait la confirmation, ou l’officialisation de la démission du président. Ainsi, quoi de mieux que de l’entendre de sa propre bouche ?

À première vue, nous pouvions voir un IBK essoufflé. Il semble être fatigué et dépassé par la vague de contestation à laquelle il fait face depuis le mois de juin et la crise que traverse le pays, surtout dans les régions du nord et du centre.

Malgré la dégradation de la sécurité dans le pays, il a néanmoins commencé son discours par rappeler ses efforts consentis pour faire de l’armée malienne, une armée capable de faire face aux ennemies. « Pendant sept ans, j’ai eu le bonheur et la joie d’essayer de redresser ce pays du mieux de mes efforts, car dès l’abord, dès ma première mission de chef de gouvernement de ce pays, je suis convaincu de l’effort fabuleux qu’il fallait mettre en œuvre pour donner corps et vie à l’armée Malienne. D’où cette idée de loi de programmation et d’orientation militaire. » Donc, un paragraphe d’attaque qui envoie un message particulier aux mutins ? Ce qui est sûr le président démissionnaire tenait à souligner le point.

Une issue pour le Mali ou pour IBK ?

Par ailleurs, il réaffirme son attachement et son amour pour le pays, cause pour laquelle selon lui, il n’a eu autres choix que de démissionner. Il dit ainsi qu’il se soumet à la décision des militaires par ce que je cite « je ne souhaite qu’aucun sang ne soit versé pour mon maintien aux affaires. » L’amour pour le pays, ou un discours final pour toucher le cœur de ceux qui étaient derrière leur petit écran ? De toute évidence, il n’avait vraiment pas le choix, comme il l’a si bien dit. Et, il devait faire un discours qui plaidera un jour en sa faveur.

Une fois de plus, un coup de force militaire a eu raison au pouvoir démocratiquement élu. Une leçon ? Un retour en arrière ? Une nouvelle page de l’histoire du Mali ? A ces questions les avis divergent mais au lendemain de ce putsch, à Bamako presque tout le monde vaquait à leur occupation.

« Que Dieu nous sauve. » Tels sont les derniers mots d’IBK en tant que président de la République du Mali.

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Auteur·e

maiga

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