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Bamako : l’éclipse de la Covid-19

Alors que le Mali est à plus de 2640 cas confirmés à la date du 17 août 2020, les mesures barrières tombent de plus en plus dans les oubliettes. Depuis, 1 987 personnes ont été guéries mais, le virus continue de causer la mort de plus d’une centaine de personne.

Tout d’abord, il est important de rappeler que le pays a enregistré son premier cas le 25 mars 2020 et à cet effet, le gouvernement s’est mobilisé pour freiner la propagation du virus à travers plusieurs actions dont l’instauration du couvre-feu, la préconisation des mesures barrières et le programme lancé par le président de la République « un Malien, un masque ».

Par ailleurs, il est important de rappeler que les élections législatives se sont ténues dans un climat sanitaire spécifique. Le premier tour s’est déroulé le 29 mars, soit quatre jours après les deux premiers cas déclarés de la covid-19 et le second le 19 avril. Le taux de participation s’élevait à moins de 40% et ce manque de mobilisation est en partie lié à la pandémie.

Cependant, nous constatons que les mesures barrières sont presque tombées dans l’oubliette. Le masque est porté par quelque rares personnes, le couvre-feu levé, les rassemblements se multiplient, les marchés et les véhicules de transports en commun bondés de monde.

Les autorités font douter

En effet, le manque de cohérence de nos autorités pousse une grande partie de l’opinion publique à croire à une théorie de complot, et même à douter de l’existence du coronavirus. Prenons le cas de l’installation du couvre-feu bien avant que le virus ne traverse nos frontières et sa levée sur l’étendue du territoire du Mali le 11 mai, alors que le pays comptait plus de 600 cas de contamination et 35 décès à ce jour.

Pourtant, en prenant cette décision, le gouvernement a aussi rendu le port de masque obligatoire dans les lieux publics, à compter de cette même date ci-dessus. Mais les paroles n’ont pas été suivies d’actes. Tandis qu’« un Malien, un masque » peine à être une réalité pour tous, triste est de voir les marchés pleins. A peu près sept personnes sur dix ne portent pas de masques et parmi eux des personnes qui ne croient même pas à l’existence de cette pandémie.

A l’instar de cette vendeuse de galette qui répond à notre micro avec certitude, « si le coronavirus existait, nous serions tous morts à l’heure actuelle. Les dirigeants veulent juste se remplir les poches. » Après quelques minutes d’échange avec elle sur le virus et sa dangerosité, la bonne-dame ajoute que le virus peut exister, mais ce n’est pas au Mali.

Les rassemblements continuent

La manifestation du 19 juin, réunissant plus d'une centaine de milliers de personne.
Le M5-RFP avait appel à manifester pour la démission du président de la République. 19 juin.

De plus, personne ne peut parler de la distanciation sociale dans les véhicules de transport en commun, ces voitures prennent plus de 25 personnes souvent. En conséquence, les gens sont entassés d’une manière que même bouger un orteil devient un problème une fois dedans.

Ensuite, les manifestations aussi se multiplient. Il suffit de prendre pour exemple, ces milliers de personnes se sont retrouvés le 05 et le 19 juin pour réclamer le départ du président de la République et d’autres institutions, dont l’assemblé nationale fraichement installée. Cette mobilisation continue et n’est pas sur le point de s’arrêter. Les manifestations et les mobilisations continuent.

Ainsi, le manque de fermes décisions de la part de nos autorités et la crise socio-politique actuelle, semblent avoir pris le dessus sur la Covid-19. Malgré la force de propagation rapide et la dangerosité de ce virus, il tombe de plus en plus dans les oubliettes.

De toute évidence, pour plus d’un, la covid-19 est une histoire ancienne. Pourtant, il rode toujours dans nos rues, tachons de ne pas l’amener dans nos maisons. Respectons les mesures barrières et sauvons des vies.

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Auteur·e

maiga

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