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Mali : Une jeunesse au service de la nation

Ce vendredi 19 juin s’est déroulée une manifestation, à l’appel de l’imam Mahmoud Dicko au sein d’une coalition de la société civile et certains groupements politiques, des centaines de milliers de personnes ont répondues présent. Force est de constater, une majorité jeune parmi les manifestants.

Une marée de monde à la place de l'indépendance. 19 juin 2020

Comme prévue, la manifestation du 19 juin a eu lieu, comme annoncée par le mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP). Et ce, malgré l’adresse à la nation du président le dimanche 14 juin et les différentes médiations, notamment celle de la CEDEAO.

Un seul mot d’ordre, ‘’dissoudre l’Assemblé nationale et la cour constitutionnelle et démissionner du poste de président de la République ’’, autrement dit, le président part, avec certaines institutions.

A 11 h, je me suis rendue à la place de l’indépendance (lieu de la manifestation), pour prendre les premières impressions. La remarque qui tape à l’œil, est la présence des milliers de jeunes, bien avant la prière de vendredi, prévue sur place à 13 h. Tous, ils demandent la même chose  la démission du président et de son régime, sans problème », à l’instar de ce jeune qui s’est exprimé dans la langue songhaï « Je suis là parce que le constat est flagrant, rien ne va dans ce pays. Nous demandons au président de la République d’écouter son peuple et de démissionner simplement. Nous ne sommes là, ni pour casser, ni pour détruire, nous aimons le Mali et c’est notre bien commun ».

Engagée pour construire

Les jeunes sont sorties dans plusieurs régions du Mali. En plus des régions comme Mopti et Tombouctou… la diaspora malienne a organisé des manifestations, dans différents pays en synchronisation avec Bamako. Dans la capitale, aux environs de 16 h, le M5-RFP envoi une délégation de trois personnes à Koulouba (palais présidentiel), l’objective était de revenir avec la démission du président de la République.

Aussitôt, la délégation est de retour à la place de l’indépendance, quelques minutes plus tard, « les forces de l’ordre nous ont empêcher de passer et ont utilisé le gaz lacrymogène contre nous », déplore Issa Kaou N’djim, porte-parole du CMAS.

La grogne de la foule augmente, nous pouvions entendre par ci et par là « allons tous à Koulouba ». Cette foule, essentiellement constituée de jeunes, fut rappelée au calme par l’imam Mahmoud Dicko. Qui prend comme témoin l’opinion nationale et internationale, du manque de pacifisme des autorités avant de demander aux manifestants, je cite : « Rentrez chez vous, ne brûlez rien, n’insultez personne et ne cassez rien. Nous allons, ensemble se mobiliser de nouveau et revenir plus motivés. C’est certes difficile, mais c’est la meilleure chose à faire ». A cet instant, le boulevard de l’indépendance devient silencieuse, malgré ses centaines de milliers de personnes.

Les manifestants en face du podium des officiels sur le boulevard de l'indépendance.

Le sens du civisme et le mentale d’un écocitoyen

Quelques minutes après, certains jeunes avaient déjà commencé à ramasser les sachets en plastique et d’autres déchets. « Je suis venu manifester pour réclamer mon droit, j’ai bu quatre ou cinq sachets d’eau, mais je remplirai ce sac en sachet vide, c’est pour moi une manière de respecter l’environnement », me lance un jeune homme. Bien qu’épuisé, j’ai alors décider de l’aider pendant plusieurs minutes, avant de quitter la place.

La place de la liberté, le 20 juin à 8 heure 30 minutes GMT. Quelques jeunes qui continuent de nettoyer.

Ils étaient nombreux, issus de différentes associations, ces jeunes qui ont fait du nettoyage des lieux, leur mission, avant le lendemain de la marche, c’est-à-dire aujourd’hui 20 juin à 08 h, la place de l’indépendance est redevenue très propre.

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Auteur·e

maiga

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