Des mécontents qui se défoulent sur les réseaux sociaux. Les sit-in avortés, dispersés par les forces de l’ordre, cumulés au manque de solution proposée par la société en charge de l’électricité, les difficultés énergétiques du Mali sont loin d’être dénouées.
Depuis des décennies, au Mali, les moments de fortes chaleurs sont synonymes de coupures intempestives de l’électricité. Si certains consommateurs notamment ceux qui ont les moyens, s’acquiert des groupes électrogènes ou plaques solaires, la plupart des populations soufrent du délestage.
Ce manque d’électricité en ces moments de canicules pousse ainsi les internautes à se plaindre. Ils décrient l’état du service et à dénoncer la gestion de cette société de l’État.
Suite à ce râle bol, et une sortie ‘’manqué’’ du ministre de l’énergie de l’eau selon plusieurs avis, un collectif est né, sous le nom ‘’victimes de délestages’’. Avec des slogans comme ‘’Stop Délestage’’, ‘’On veut courant’’ ou encore ‘’Stop EDM’’ utilisé depuis plus de deux ans, le groupement organise des sit-in devant la direction générale de l’énergie du Mali S.A depuis trois jeudis déjà. Ce cocktail de trop ne passe pas forcément inaperçu.
Une journée pour situer le problème ?
En effet, la vague de contestation a poussé les responsables de ladite société à une réaction. Pour une première, l’EDM initie une journée portes ouvertes. A laquelle les médias, organisations de la société civile et consommateurs étaient invités. Ainsi, le but de cette journée était de faire visiter cette cinquantaine de personnes les sites de Bamako. Plu-tard suspendre la visite par des interviews.
Sur le site de Balingué à la Zone industrielle, le constat est amer. En tournant entre les transformateurs vieillissants qui manquent d’entretiens requis, une centrale en leasing (Un système de location permettant d’acheter en fin de contrat. NDLR) de la Banque Islamique de Développement, je me suis rendu compte de la dépendance énergétique de notre pays. Indépendant depuis plus de soixante ans, ensoleillé et avec une potentialité en hydroélectrique…, nous n’avons pas une ‘’énergie’’ à nous, si je peux le dire ainsi. Et d’autres problèmes s’y ajoutent.
« Nous sommes confrontés à plusieurs difficultés ici. Nos équipements ne résistent pas aux aléas environnementaux. Surtout depuis l’installation de la station d’épuration. » Affirme Dr Ousmane Traoré, directeur de production de l’EDM. Il ajoute par ailleurs, que le problème a été remonté. Et ce, au plus haut niveau de décision, mais sans suite.
Le manque total d’investissement dans le secteur énergétique
En matière d’investissement pour une société de services, il faut surtout se propulser dans l’avenir en prenant en compte le développement démographique. Ce n’est pas monsieur Oumar Diarra, Directeur générale de l’EDM qui nous dira le contraire, « la demande est trop forte, nous envisageons une augmentation de capacité de production de 150 à 200 mégawatts dans les huit prochains mois, pour qu’en 2022 on ne parle plus de délestage. »
Cependant, ces propos ne sont pas satisfaisants pour certaines personnes. Elles pensent que le temps n’est plus aux promesses, mais aux résultats. D’ailleurs, même le projet de construction de la centrale de 100 mégawatts à Sirakoro et la production de 20 mégawatts de Sotuba livrée il y a un peu plus d’un mois, ne rassurent pas les populations. Finalement, c’est triste de savoir qu’une vielle société de plus d’une soixantaine d’année, celle qui est chargée production, du transport et de la distribution de l’électricité pour tout un pays, fait face à un manque flagrant d’investissement. Qui doivent payer pour cette déroute ? Comment faire pour solutionner ? Les questions restent multiples. Mais, une chose est sûre, l’électricité ne doit pas constituer un lux en 2021.
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